Le mix énergétique français en 2017

08/01/2018

Quelles sont les caractéristiques du mix énergétique français et les dynamiques à l’œuvre depuis 2017 ?

A l’heure d’actualiser les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie pour la période 2019-2023, Green Like You vous propose une visualisation interactive pour mieux comprendre le paysage énergétique français et ses enjeux.

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La caractéristique principale ? La part écrasante de l’atome dans le mix énergétique français. En 2017, elle s’élevait à 378 TWh, soit 73% de la production française totale. Si l’électricité nucléaire reste très majoritaire dans ce que nous consommons, sa part est amenée à décroître dans les prochaines décennies. Malgré le report par le gouvernement de l’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50% du mix énergétique, la dynamique est enclenchée avec une baisse de 38 TWh de la production nucléaire entre 2015 et 2017. Dans un contexte de stabilisation de la demande depuis 2010, explorons les moyens mis en œuvre pour compenser cette baisse.

Deux filières gagnent en importance dans la production électrique française, le gaz et les énergies renouvelables. Ce sont les moyens de production qui connaissent la plus forte croissance sur la période 2015-2017, se positionnant ainsi comme autant d’alternatives à la réduction de la production nucléaire dans notre mix énergétique. A ce stade, un premier paradoxe apparaît. Si l’électricité renouvelable, notamment issue du solaire ou de l’éolien, semble concentrer toutes les attentions politiques et législatives, elle ne représente que 6,15% du mix énergétique en 2017 et sa production a augmenté de 5,1TWh depuis 2015. Sans faire l’objet de débats ni d’une stratégie orientée transition énergétique, la production de gaz a progressé dans le même temps de 18TWh. Pour affiner le scénario, dressons le portrait-robot de chacune de ces énergies.

La caractéristique principale de la production thermique au gaz, sa saisonnalité. En moyenne sur les trois dernières années, la production thermique au gaz a été plus largement sollicitée pendant l’hiver pour répondre au pic de consommation lié aux besoins de chauffage. On constate cependant, et c’est l’une des évolutions les plus marquantes de la période 2015-2017, une augmentation de son usage « en base » avec un quasi-doublement de la production électrique au gaz en période estivale. Ceci est dû à l’arrêt de nombreuses tranches nucléaires tout au long de l’année et à une vague de froid significative en janvier 2017.

Du côté des énergies renouvelables il s’agit de gérer l’intermittence et l’adéquation de la production à la consommation (on s’intéresse ici au solaire et à l’éolien). L’électricité étant difficilement stockable, il est indispensable que le système permette d’équilibrer offre et demande à tout instant. Problème de taille, l’électricité solaire est produite en journée et pendant les mois de basse consommation. En comparaison, l’éolien est plus en phase avec l’augmentation de la consommation en hiver. Cependant, il reste difficilement prédictible à long terme. Ces intermittences sont, pour l’instant, facilement absorbées par le reste du mix énergétique. Cependant, et puisque le solaire et l’éolien occupent la tête d’affiche de notre Transition énergétique, ces enjeux doivent être pris en compte et résolus pour permettre un déploiement à plus grande échelle des technologies renouvelables.

Le paysage dans lequel s’inscrit la Transition énergétique se précise. Baisse du nucléaire, hausse de la production thermique au gaz, forte volonté de déploiement des énergies renouvelables, si les tendances sont clairement identifiées, restent à interroger les moyens de mettre en œuvre le scénario que nous avons collectivement choisi.